Après un débat houleux les députés tchadiens ont de voté ce lundi 10 juillet 2017, au Palais de la Démocratie après examen le projet de loi des finances rectificative pour l’exercice 2017, par 119 voix pour et zéro contre et 16 abstentions en séance plénière. Le projet de loi de finances rectificative est intervenu pour modifier les dispositions de la loi de finances initiale de l’année 2017. Ainsi, il établit les prévisions des recettes à la somme de 690,774 milliards FCFA contre 692,206 milliards FCFA de la loi initiale. Celles des dépenses sont arrêtées à la somme de 966,109 milliards FCFA contre 937,097 milliards FCFA. Il se dégage un déficit prévisionnel de 275,335 milliards FCFA supérieur à celui de la loi de finances initiale qui était de 244,891 milliards FCFA, soit une hausse de 30,444 milliards FCFA représentant 12,43%.

En effet, le projet de loi de finances rectificative est élaboré pour corriger les prévisions retenues dans la loi de finances initiales et tenir compte des agrégats macroéconomiques et indicateurs financiers. Ainsi, la loi des finances révisée s’inscrit dans le cadre de l’alignement des paramètres économiques et budgétaires à l’évolution conjoncturelle actuelle et matérialise l’engagement pris avec les partenaires au développement pour bénéficier davantage des appuis extérieurs. En interne, la révision tient également compte des séries de mesures prises par le Gouvernement en vue de maitriser la masse salariale.

Concernant les variations importantes de dépenses, le ministre des Finances et du Budget, M. Christian Georges Diguimbaye, explique qu’elles concernent essentiellement les dépenses de personnel qui ont été sous-évaluées ou surévaluées, dans la loi des Finances initiale 2017. C’est dans ce sens, que les Départements ministériels, tels que l’Éducation nationale, la Sécurité publique et l’Immigration, la Santé publique, le ministère des Finances et du Budget, ont vu leur crédit réajuster en fonction des effectifs surtout des salaires effectivement payés pour les cinq premiers mois de l’année.

Le ministre informe qu’il ressort des statistiques relatives aux salaires effectivement payés pour l’ensemble des institutions et départements, que la masse salariale serait probablement de l’ordre de 39,269 milliards FCFA, à fin décembre 2017 si des mesures complémentaires ne sont pas rapidement prises. Selon lui, la masse salariale était de 411 milliards FCFA à fin décembre 2016 et la loi des finances initiale 2017, la fixait à 326 milliards FCFA, soit une économie espérée de 85 milliards FCFA. « Le programme adopté le 30 juin 2017, avec le FMI, fixe le montant total de la masse salariale à 348,460 milliards FCFA à fin 2017, soit 43,809 milliards FCFA de moins, rapporté à la masse salariale probable que le pays atteindra si rien n’est fait dans l’immédiat. Cette projection à 348,460 milliards, tient compte de la soutenabilité de la masse salariale au regard des ressources ordinaires » informe-t-il.

Pour parvenir à cet objectif, le chef de département des finances annonce que le gouvernement prévoit des mesures lui permettant de réaliser une économie de 43,809 milliards FCFA. Ces mesures sont entre autres, la réduction des indemnités, le gel des effets financiers des avancements statutaires des fonctionnaires et agents de l’État, le gel des frais de transport de juin à décembre 2017, un contrôle biométrique des agents de l’État et l’audit de la solde. Ces mesures permettraient de faire une économie de 43,809 milliards FCFA, pour être à fin décembre 2017, dans la limite de 348,460 milliards FCFA, en termes de masse salariale renchérie, M. Christian Georges Diguimbaye.

Dans les débats, les députés ont abordé sans détour toutes les questions susceptibles d’enfoncer davantage le pays dans la crise économique. Dans un langage franc, le ministre des Finances et du Budget a répondu aux préoccupations des élus du peuple, et demande leur contribution pour sortir le pays de sa situation actuelle.

Wal Moussa Achitela