Le déficit du budget général de l’Etat tchadien pour l’exercice 2016 a été revu à la hausse à 274 milliards de F CFA (environ 548 millions de dollars), avec une nouvelle révision à la baisse du budget de l’Etat, selon la deuxième loi de finances rectificative adoptée vendredi par l’Assemblée nationale.

Les prévisions de recettes sont estimées à 648 milliards F CFA, et les dépenses à 922 milliards F CFA. Dans le premier collectif budgétaire, promulgué le 15 juillet 2016, elles étaient respectivement de 1.123 milliards F CFA et 1.327 milliards F CFA.

Il se dégage donc un déficit budgétaire de 274 milliards, nettement supérieur à celui de la première loi de finances rectificative qui était de 204 milliards F CFA, soit une différence de près de 70 milliards F CFA, représentant un taux de 34,25%.

Selon le ministre des Finances et du Budget, Mbogo Ngabo Séli, le déficit prévisionnel serait résorbé par des emprunts internes d’Etat par les émissions des obligations assimilées du trésor et les bons de trésor, et le décaissement des bailleurs de fonds.

La révision en baisse des recettes est liée non seulement à la “dépréciation des cours du brut”, mais aussi à la “contreperformance dans le recouvrement des recettes fiscales et douanières traditionnelles”, explique Mbogo Ngabo Séli.

Au titre des dépenses, “la dépréciation des cours du Brent de ces dernières années et la précarité des ressources traditionnelles ont contraint le gouvernement à adopter une politique conjoncturelle”, précise le ministre des Finances. Cette politique s’est traduite par la prise des mesures d’urgence en vue de réduire de manière générale le train de vie de l’Etat.

“Quelques-unes de ces mesures ont pour but de réduire significativement les charges pour les adapter aux capacités de mobilisation des ressources propres de l’Etat”, précise M. Mbogo Ngabo Séli.

La seconde révision du budget intervient alors qu’il ne reste que deux mois pour l’exercice en cours et que le pays est paralysé par de nombreuses grèves. Les syndicats protestent contre les mesures d’urgence prises fin août par le gouvernement pour juguler la crise financière et économique. Parmi la quinzaine des mesures, une passe particulièrement mal au sein de l’opinion: la réduction de 50% des indemnités et primes de tous les agents de l’Etat.