Seuls 26,3% des 121 millions de dollars requis pour répondre à la crise dans la région du Lac au Tchad ont été couverts, selon un rapport de situation publié jeudi, 31 août 2017 par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Le rapport précise en outre que, en date du 22 août 2017, ce sont seulement 31,8 millions de dollars qui ont été reçus.

Si le secteur eau, hygiène et assainissement est le mieux financé, avec 63,5% des financements requis couverts à la moitié de l’année, d’autres se portent mal. Le secteur abris, notamment, n’a reçu aucun financement. 90% des 2.300 ménages déplacés avec des personnes à besoins spécifiques, sont ainsi dans des abris en mauvais état.

Quelque 150.000 personnes ont besoin d’accès à l’eau potable en quantité suffisante tels que les points d’eau, le traitement de l’eau. Aussi, il se pose un problème de disponibilité des infrastructures d’hygiène et assainissement de base à savoir les latrines, les kits et le système de gestion des déchets.

120 000 enfants ont également besoin d’éducation en situation d’urgence dans la région du Lac. Par ailleurs, 40.267 autres âgés de moins de cinq ans, souffrent de malnutrition aigüe globale dont 22.017 cas de malnutrition aigüe sévère.

Par ailleurs, l’ensemble des personnes en situation de déplacement a besoin d’une surveillance épidémiologique renforcée. 187.000 personnes déplacées et des communautés hôtes ont besoin d’un accès amélioré aux soins de santé primaire, à travers l’accès aux médicaments, les cliniques mobiles et l’appui aux centres de santé.

Enfin, plus de 123.000 personnes sont en situation d’insécurité alimentaire sévère et ont besoin d’assistance alimentaire, ainsi que les réfugiés, retournés et ressortissants de pays tiers. Ceci englobe les 32.000 personnes ciblées dans les îles au sud de Bol, chef-lieu de la région du Lac, en février 2017.

Depuis début 2015, la région du Lac est sévèrement affectée par l’impact d’une crise provoquée par les exactions de la secte terroriste Boko Haram. Les opérations militaires en cours et les incidents sécuritaires (attaques contre les villages, vols de bétail, mines, etc.), particulièrement dans les zones frontalières avec le Nigeria et le Niger, ont entraîné le déplacement de près de 130.000 personnes et affecté les communautés locales déjà vulnérables.

La fermeture des frontières avec le Nigeria, l’instauration et la prolongation de l’état d’urgence, ainsi que les restrictions de mouvements qui en résultent, ont eu un impact négatif sur les moyens d’existence des ménages, augmentant l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Dans un contexte de faible accès aux services essentiels de base (santé, eau, éducation), les déplacements exercent une pression accrue sur les structures existantes.
Avec Xinhua