Il est 9 heures ce vendredi 23 juin 2017, dans la cour du Commissariat central de N’Djaména, dans laquelle loge le centre d’émission des passeports informatisés, après près d’un mois d’arrêt dû à une rupture de carnet vierge du passeport, les activités reprennent. Policiers et usagers font leur va-et-vient habituel. Des Tchadiens bloqués d’effectuer des voyages pour cause de passeport, se précipitent pour se faire délivrer le document. « Nous avons repris depuis le mardi 13 juin 2017. Il y a le passeport maintenant allez-y » renseigne un policier à l’entrée du Centre. À l’intérieur dans une petite salle des demandeurs dont les passeports sont signés retirent par ordre d’arrivée. Un peu plus loin dans l’enceinte du même bâtiment des policiers s’activent à enregistrer et filmer les nouveaux demandeurs. Derrière ceux-ci, d’autres agents de la Police nationale travaillent d’arrache-pied pour confectionner et apprêter les nouveaux passeports. À l’angle, des usagers paient les frais de passeport à travers un guichet. Le frais de passeport ordinaire, pour les Tchadiens adultes de l’intérieur du pays est fixé à 85 300 FCFA, les mineurs à 42 500 FCFA, pour les Tchadiens adultes résidents à l’extérieur à 105 000 FCFA (160 euros), ainsi que les mineurs 52 400 FCFA (80 euros) et ce conformément à la nouvelle loi de finances. Contrairement, à certaines rumeurs, le prix du passeport n’a pas augmenté. Mais des policiers informent que ce sont des démarcheurs qui font des spéculations.  

En effet, le centre d’émission des passeports informatisés a fermé ses portes  le 22 mai 2017 parce qu’il y avait une rupture des carnets vierges pour la confection des passeports. Ainsi, l’État a commandé cette matière essentielle, de la société Canadian Bank Note (CBN) qui a livré aussitôt. Il faut noter que la rupture des carnets de passeports vierges a ralenti les activités de la direction de l’Immigration et de l’Émigration de la Police nationale. Cette situation avait obligé à l’époque, le service de l’immigration à prendre des mesures drastiques dans la délivrance de passeports,  pour ne délivrer que le passeport des personnes très malades ou missions officielles d’extrême urgence. Les empreintes des malades nécessitant un passeport pour leur évacuation étaient prélevées sur leur lit.