Très probablement ce week-end la Mairie de N’Djaména, la capitale connaîtra un nouvel exécutif ou la réhabilitation de l’équipe de Mme Mariam Djimet Ibet suspendue par le délégué du Gouvernement auprès de la Commune de N’Djaména, pour mauvaise gestion financière. Des conseillers municipaux pour la capitale du Tchad multiplient des rencontres depuis quelques jours. Des réunions en réunions, des rencontres politiques à une autre. Les N’Djaménois vivent dans le suspense, depuis la suspension de Mariam Djimet Ibet et ses deux adjoints.

Une histoire de successions…

Les discussions dans les lieux des rencontres politiques sont dominées par le débat de succession à la Mairie de N’Djaména, qui connaîtra sa cinquième équipe dirigeante depuis les élections communales de 2012. Parmi les 30 Conseillers que compte la ville de N’Djaména, au moins 12 d’entre eux ont été Maires et adjoints aux Maires. Au lendemain des élections municipales, la première équipe fut dirigée par M. Djimet Ibet. Il avait comme adjoint MM. Oumar Abdallah Lébine, Brahim Choua, et Mme Hadjé Itre Déby Itno (décédée). Djimet Ibet est débarqué pour détournement après quelques mois d’exercice. La transition a été gérée par Mme Hadjé Itre Déby Itno. Ensuite une autre équipe présidée cette fois-ci par M. Saleh Abdel-Aziz Damane est mise en place. Il maintient dans l’exécutif M. Oumar Abdallah Lébine. Brahim Choua est remplacé par son camarade du RDP Saleh Kochi Zougoulou, tandis que Mme Hadjé Itre Déby Itno par Mme Esther Ouaïbogo. Après quelques mois, l’équipe de Saleh Abdel-Aziz Damane se voit aussi débarquer, on leur reprochait d’être incompétents. Dans la foulée, M. Ali Haroun prend les rênes de la Mairie, pour lui c’est un retour, il fut maire bien avant l’avènement des élections municipales. Il avait eu comme adjoints M. Atidji Abdraman Nourène, Mme Hanana Douga et Saleh Kochi Zougoulou. Après plus d’un an, Ali Haroun se fait remplacer par surprise par Mariam Djimet Ibet. Dans son exécutif, il emporte avec lui Mme Hanana Douga. MM. Atidjani Abdraman Nourène et Saleh Kochi Zougoulou résistent à la tempête. Mme Mariam Djimet Ibet est nommée Maire, elle devient la première femme élue à l’exécutif de la Mairie de N’Djaména dans l’ère de la démocratie municipale. Dans son équipe, Mme Djondang Keb-Yekné Dénise occupe le poste de 3e adjoint au Maire. Et le mardi 17 janvier 2017, un ouragan frappe l’hôtel de la ville de N’Djaména, Mme Mariam Djimet et ses deux adjoints sont suspendus.

La course à la clé de la ville

Après cette suspension du maire de la capitale, et ses deux adjoints pour mauvaise gestion, la course à leur succession est déjà lancée. Du côté de la majorité présidentielle, les Conseillers municipaux du Mouvement Patriotique du Salut multiplient les réunions et rencontres pour désigner un nouveau maire pour la capitale. Du rang des partis alliés et opposition des rencontres aussi se multiplient pour espérer avoir une place pour succéder au conseiller municipal du RDP suspendu. Du rang de la majorité des noms des successeurs de Mariam Djimet Ibet et son 1er adjoint Atidjani ème Abdéramane Nourène circulent déjà. Les noms des conseillers Brahim Foullah (7e arrondissement), Ali Djalbor  et Mahamat Ali Sinine (8e arrondissement) reviennent en boucle.

Ces prétendants au poste de maire de la ville de N’Djaména se réservent pour l’heure de se prononcer sur la question. Pour le conseiller Brahim Foullah, il est encore très tôt pour aller en besogne. Selon lui le maire de N’Djaména et ses adjoints ne sont que suspendus et on ne peut pas prétendre à les remplacer. Car soutient Brahim Foullah,  si le maire et ses adjoints sont révoqués il faut nécessairement se préparer pour les succéder. Dans tous les cas, il confie appartenir à un parti politique, le MPS et si le choix de son parti se porte sur sa modeste personne au cas où la suspension des anciens maires se confirmerait, Brahim Foullah dit ne pas refuser. « J’ai une vision pour la ville de N’Djaména. Je travaillerai pour répondre efficacement aux attentes des populations de la capitale que je connais très bien » déclare Brahim Foullah. Les autres conseillers candidats dont leurs actions pour briguer le poste de maire apparaissent ces jours sur les réseaux sociaux ont refusé de se prononcer. Entretemps des conseillers des différents partis politiques rencontrés disent que c’est plutôt le MPS qui donne des consignes aux Conseillers pour élire le nouvel exécutif.