YAOUNDE, 5 décembre (Xinhua) — Plusieurs dizaines de morts et de blessés ont été enregistrés dans de violents combats survenus au petit matin de jeudi à Bangui à la suite d’une attaque de groupes armés présentés comme des miliciens d’autodéfense anti- Balakas (anti-machettes) contre les ex-rebelles de la Séléka, annoncent des sources sécuritaires dans la capitale de la Ré publique centrafricaine (RCA).

“Depuis 3h00 (2h00 GMT), ces salauds nous ont réveillés par des tirs à l’arme lourde. Ils ont pu résister, maintenant nous contrôlons la ville à 100%”, a rapporté dans un entretien télé phonique à Xinhua le colonel Michel Narkoyo, ex-porte-parole militaire de l’ex-coalition rebelle de la Séléka (au pouvoir à Bangui) promu commandant de la gendarmerie nationale.

Joint jeudi en mi-journée alors qu’il se trouvait au front, l’ex-gendarme de deuxième classe ayant acquis ses galons de colonel au sein de la rébellion qui a chassé François Bozizé du pouvoir le 24 mars a parlé d’une attaque généralisée d’anti- Balakas, des miliciens paysans jugés proches du président déchu, contre la capitale qui a causé des dizaines de victimes, en majorité dans les rangs des assaillants.

“De notre côté, il y a des morts. Personnellement, j’ai reconnu trois morts et des blessés. De leur côté, il y a une trentaine ou une quarantaine de morts. Il y a des cadavres qui jonchent les rues. Il est impossible de vous donner le bilan exact à l’heure qu’il est”, a-t-il déclaré.

La situation est revenue au calme, à en croire le colonel Narkoyo, après plusieurs heures de combats qui ont semé la panique au sein de la population banguissoise. Les perturbations du réseau téléphonique en ont rajouté à la psychose générale qui persiste à Bangui huit mois après la prise du pouvoir de Michel Djotodia et qui a vu même les humanitaires s’enfermer chez eux par crainte de dégâts collatéraux.

Ces affrontements surviennent alors que les premiers dé ploiements de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), une force multinationale destinée à favoriser un retour à la paix et la sécurité dans ce pays pauvre et enclavé d’Afrique centrale, ont commencé à se faire, ainsi que ceux des renforts de l’armée française.

“Nous sommes encore sur le terrain. Personnellement, je suis à Bobongo”, a fait savoir le patron de la gendarmerie nationale centrafricaine.