Le Tchad a ouvert une enquête sur l’affaire des disparitions annoncées des militaires qui auraient voté contre le candidat du Mouvement Patriotique du Salut au scrutin du 09 avril 2016.

En annonçant l’ouverture de l’enquête, le procureur de la République près le tribunal de Grande Instance de N’Djaména, M. Alghassim Khamis promet de tenir l’opinion au courant de l’évolution de l’enquête. Il informe qu’à l’état actuel de la procédure, la Police judiciaire (PJ) est en train de réunir tous les éléments. Un procès-verbal de toutes ces constatations sera transmis au parquet. D’après le procureur de la République, l’enquête suit son cours autour de deux axes majeurs : la mort de quatre personnes dont les cadavres seraient retrouvés, et des cas de disparitions.

Pour assurer le bon déroulement de l’enquête, le parquet et la Police judiciaire suivent, selon M. Alghassim Khamis un plan d’actions en cinq points. Notamment, l’audition des familles des présumés disparus, de témoins, la constitution de médias et associations de défense des droits de l’Homme, et des responsables des centres hospitaliers de N’Djaména, des chefs hiérarchiques responsables de l’état-major, des candidats à l’élection présidentielle et des victimes elles-mêmes. «A l’heure actuelle, seules trois familles se sont présentées à la direction de la Police judiciaire comme n’ayant pas les nouvelles de leurs parents. Par ailleurs, une liste de treize personnes appartenant aux forces de défense et de sécurité, présentées comme n’ayant pas regagné leur domicile depuis le vote des militaires, le 9 avril 2016, a été communiquée à la direction de la Police judiciaire par une ONG nationale des droits de l’Homme. Cette liste ne comporte pas les contacts des parents», rapporte le procureur de la République.

Alghassim Khamis rappelle que, l’enquête a été ouverte contre X, par le parquet d’Instance de N’Djaména, à travers la direction de la Police judiciaire, le 20 avril 2016, consécutivement à des propos tenus, lors d’une conférence de presse donnée le 18 avril 2016, par certains candidats à l’élection présidentielle d’avril 2016. En plus de cas de disparitions, ces informations faisaient aussi état de la découverte de quatre corps sans vie de personnes bien identifiées, notamment, Mbaïrari Ngaba, Batchéré Acyl, Djédanoum Béassoum et Béasnan Ngartidjé, note le procureur de la République. «Eu égard à ces allégations graves, portant atteintes à la vie et à la liberté de personne humaine, inviolable et sacrée, et se fondant sur les dispositions de l’article 200 du code de procédure pénale, le parquet d’Instance a instruit la direction de la Police judiciaire à l’effet de vérifier la véracité de ces allégations auprès des familles, des frères d’armes, des organisations des droits de l’Homme, des responsables politiques ayant fait la conférence de presse, de responsables militaires et toute autre personne susceptible de fournir des informations utiles pour élucider les circonstances de ces faits», justifie-t-il.