À une semaine de la fin du mois de Ramadan, le jeûne musulman, les soucis de la chaleur, de la soif et de la faim, laissent place aux préparatifs de la fête, Aïd El Fitir Moubarak. Et les causeries entre fonctionnaires sont chaudes ces jours-ci, reportage.

« Je vous assure qu’on va percevoir le mardi 20 juin. C’est des sources sûres », lance un enseignant. « C’est plutôt le 21 juin », complète un autre. « Dans tous les cas, il nous faut cet argent avant la fête », espère un troisième.

Comme ces enseignants, partout dans l’administration publique, le souhait est de fêter avec son salaire. « Le terme échu est respecté depuis trois mois. Donc, je pense qu’on aura nos salaires pour fêter avec », espère un agent administrateur. Les plus optimistes espèrent et les plus pressés foncent vers la solde pour vérifier si les états de paie sont tirés.

« La solde a fait tout le travail déjà. Ce qui reste est d’envoyer dans les banques. C’est évident qu’on aura les salaires avant la fête », table, un groupe d’agents du public.

C’est dans cette attente que, d’autres activités comme les tailleurs, les commerçants et autres artisans fabricants des biscuits et gâteaux, s’inquiètent de la timidité de la demande. Les tailleurs crient que, leurs activités sont très timides à cause du manque d’argent. « On craint que, les clients achètent seulement des habits prêt-à-porter. En effet, ces clients se font rares », décrit Moussa Béchir, tailleur de son État.

Dame Amgoudja, se plaint aussi de n’avoir pas encore reçu de demande de commande de biscuit appelé communément cake. « Mais, avec mes filles, on s’active toujours à fabriquer. Dès que les clients arrivent, on va leur offrir » reste-t-elle optimiste. Mais, sa voisine tatoueuse (appelé Rassim en arabe), estime que, même ceux qui ne sont pas fonctionnaires, nous chantent qu’il n’y a pas d’argent. « Où est passé l’argent ? », s’interroge la jeune dame.

Le voisin d’en face de ces deux dames, esquissant un sourire, tranche que « vous allez voir, tout va rentrer dans l’ordre et la fête sera belle comme d’habitude ».