Des milliers de têtes de bétail traversent chaque semaine les frontières vers les pays voisins pour y être vendues. Le Tchad aurait pu tirer plus de profits s’il installait des infrastructures modernes pouvant lui permettre de n’exporter que du produit fini c’est-à-dire de la viande.

L’élevage, l’une des mamelles de l’économie doit subir des mutations profondes pour lui permettre au Tchad un décollage économique. Le potentiel pastoral du Tchad est grand. Il compte à ce jour environ 94 millions de têtes de bétail. L’exportation du bétail sur pied est la source principale de perdition de l’élevage au Tchad. Pour mettre un terme à cette pratique, le gouvernement a envisagé la création des marchés free zone à l’intérieur du pays. Le temps de l’élevage contemplatif est révolu. Il faut aller vers la qualité, a déclaré le Chef de l’État. C’est en cela que s’expliquent les efforts du gouvernement en matière de sélection de races de bétail. La ferme présidentielle, située à environ 50 kilomètres à la sortie sud de N’Djaména, fait déjà des croisements des espèces locales avec des géniteurs étrangers. Les espèces bovines comme le bœuf Kouri, en voie de disparition, sont soigneusement conservées à la ferme présidentielle. L’objectif poursuivi par ces recherches expérimentales est l’amélioration de la production en lait et en viande. Le Tchad deviendra ainsi un fournisseur potentiel de lait aux industries agro-alimentaires et de viande.

Pratiquement, les indicateurs démontrent que le chemin à parcourir pour permettre au Tchad de décoller sur le plan économique grâce au fruit de son élevage reste long.  Aucune infrastructure de transformation n’existe. Malgré ce nombre important du cheptel dont dispose le pays, les Tchadiens consomment en grande partie du yaourt produit dans les pays voisins. Même les viandes de bœufs mis dans les conserves.

Ces produits issus de l’élevage que sont le lait, la viande, les cornes, les sabots, les peaux… pouvaient être transformés localement si les infrastructures sont créées. Ce qui permettrait d’absorber une importante main-d’œuvre au niveau local. Inéluctablement, cela réduira le taux de chômage et améliorer les conditions de vie des milliers de Tchadiens.

Shalom M