Le président du Conseil National des Pétroliers, M. Mahamat Saleh Issa, a animé ce samedi 10 juin 2017, à la Maison de la Femme de N’Djaména une conférence de presse. Au centre des échanges avec les journalistes, l’arrêté n°0116-PR-PM-MPE-2017, du 26 mai 2017, du ministère du Pétrole et de l’Énergie, portant désignation de douze marketeurs à titre provisoire. Cette désignation s’est faite au détriment de plus de 120 autres marketeurs que comptent actuellement le secteur avec ses conséquences et la fermeture de treize (13) stations.

Pour Mahamat Saleh Issa, cette décision du ministère qui est tombée comme un coup de tonnerre n’a pas été justifiée et les marketeurs désignés n’ont été sélectionnés sur aucune base juridique. « Au niveau du ministère du Pétrole et de l’Énergie, personne n’arrive à nous dire clairement, les critères ayant conduit à la sélection de douze marketeurs. Pire encore, l’arrêté, accorde à ces derniers deux mois pour régulariser leurs situations. Ces marketeurs, retenus par le ministère du Pétrole et de l’Énergie, sont pour la plupart soit des sociétés étrangères ou des sociétés qui n’ont même pas une seule station-service, ni à N’Djaména, ni dans les autres localités du pays. Et pourtant, les autres marketeurs suspendus, ont un agrément du ministère et un contrat en cours de validité avec la raffinerie de Djermaya jusqu’en décembre » dénonce le président du CNP.

Selon lui, cette situation vient qu’empirer une autre déjà précaire dans le secteur. « Treize (13) stations-service sont fermées depuis plus de quatre mois par le ministère du Pétrole sous prétexte que celles-ci importeraient des produits pétroliers frauduleusement. Quelle surprise ! Comment peut-on importer des carburants de la Libye ou du Nigéria, dans cette situation d’insécurité totale de ces pays, et la distance qui les sépare de N’Djaména » s’interroge M. Mahamat Saleh Issa. À cet effet, il estime que, les opérateurs économiques tchadiens, exerçants dans le secteur pétrolier, sont abandonnés à leurs tristes sorts, au détriment des sociétés étrangères qui placent leurs capitaux dans leurs pays d’origine. Car, parmi les marketeurs désignés par le ministère, plus de 40%, sont des sociétés étrangères. « Si l’arrêté est appliqué, il y aura certainement des mouvements de mécontentement qui conduira à la fermeture de certaines stations-service, et le résultat sera pénurie de carburant dans la capitale et dans les autres localités du pays », prévient-il. Toutefois, le président du CNP, assure que, son organisation attachée à la valeur cardinale du dialogue reste ouverte pour toute négociation pouvant éviter les dégâts de l’application de cet arrêté.