Le président de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), par ailleurs gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) Abbas Mahamat Tolli a pris part ce mercredi 19 juillet 2017 au Forum Justice et Banque dans la CEMAC tenu à N’Djamena. Il a axé une partie de son allocution sur la situation des crédits bancaires qui équivalent à moins de 15% du PIB.

Selon Abbas Mahamat Tolli, « malgré son expansion rapide au cours des dernières années, le financement bancaire en faveur de l’investissement productif demeure insuffisant. Il peine à soutenir la croissance économique à un rythme suffisant pour une transformation profonde des structures économiques de nos Etats ». Pour lui, les crédits octroyés par les banques « sont loin de hisser la CEMAC à la hauteur de ses ambitions d’émergence économique ».

Il faut relever que plusieurs facteurs expliquent cette situation. Parmi ceux-ci, les contraintes d’ordre judiciaire qui affectent le dénouement des affaires en zone CEMAC d’une manière générale et tout particulièrement, sur le dynamisme du secteur bancaire. Au nombre de ces entraves figurent : « l’incertitude sur le dénouement juridique des contrats ; l’application souvent problématique des lois et règlements au détriment des établissements de crédit etc », a indiqué le président de la COBAC Abbas Mahamat Tolli.

Il s’agit entre autres là des obstacles qui compromettent la capacité des banques à renouveler le financement des économies en raison des contraintes liées au recouvrement des créances et à la réalisation des suretés présentées en couverture des prêts bancaires.

En effet, « la politique monétaire et le système financier » fait partie des cinq piliers qui constituent les orientations stratégiques adoptées par les chefs d’Etat de la CEMAC lors du sommet extraordinaire tenu le 23 décembre 2016 à Yaoundé. L’une des mesures phare du pilier cité est l’amélioration du financement des économies, particulièrement celui des PME/PMI, sources essentielles de création de richesses et d’emplois.

Le forum Justice et Banque dans la CEMAC de N’Djamena servira donc de cadre aux professionnels des institutions financières et bancaires pour de trouver des solutions  afin d’améliorer le climat des affaires et partant, le redressement de la zone Afrique centrale. Il s’agit là d’une, « condition sine qua non d’une croissance économique soutenue, inclusive et créatrice de richesses et d’emplois ».