BANGUI, 18 avril (Xinhua) — Labbé Christ Formane Wilibona, curé de la paroisse de Paoua dans le diocèse de Bossangoa (Nord), a été tué jeudi par des éleveurs peuls armés proches des ex- rebelles de la Séléka, alors qu’il tentait de rejoindre sa paroisse après une messe célébrée la veille à Boguila, une ville voisine, et trois autres prêtres kidnappés à Batangafo (Nord) sont toujours détenus par leurs ravisseurs, a annoncé à Xinhua l’abbé Fréderic Tonfio, vicaire général du diocèse de Bossangoa.

“L’abbé a été tué quand il rentrait à Paoua. Nous ignorons encore les motivations de ceux qui l’ont tué. Selon mes informations, il s’agit d’un groupe de peuls armés qui sévit dans la localité de Paoua”, a rapporté l’abbé Fréderic Tonfio dans un entretien téléphonique.

Les autorités de l’Eglise catholique ont entrepris des démarches auprès de l”pération force française Sangaris en vue de récupérer la dépouille du prélat assassiné, a -t-il en outre précisé. “Ces peuls détiennent toujours le corps. Nous ne pouvons pas aller vers eux, parce que nous ne connaissons pas leurs intentions profondes”.

Le meurtre de l’abbé Christ Formane Wilibona intervient deux jours après l’enlèvement de l’évêque de Bossangoa, Mgr Nestor Nongo Azagbia, et de trois de ses prêtres par les ex-rebelles de la Séléka à l’entrée de la ville de Batangafo après une tournée pastorale dans la region et conduits vers la ville voisine de Kabo, selon la même source.

Contacté par Xinhua, un autre prêtre faisant partie de la délégation s’est réservé de tout commentaire, affirmant simplement espérer que “l’état-major de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous autorité africaine, NDLR) et celui de Sangaris vont faire quelque chose” en vue de la libération des quatre prêtres.

Le général Mohamed-Moussa Dhaffane, leader par intérim de l’ex- alliance rebelle de la Séléka qui avait porté au pouvoir le 24 mars 2013 son dirigeant Michel Djotodia après le renversement du régime de François Bozizé, a reconnu à Xinhua que cet enlèvement par son organisation. “Les ‘Com-zones’ (commandants de zones) ont été mobilisés, ce qui a permis de retrouver les prélats”, a-t-il declaré sans donner de précisions sur les raisons de cet acte et l’éventualité de libération des otages.

C’est la première fois que se produit une telle situation depuis la prise du pouvoir de ex-rebelles de la Séléka qui ne se sont cependant pas abstenus d’attaquer les lieux de culte.

Ainsi, plusieurs paroisses catholiques ont fait l’objet d’actes de pillage et de vandalisme de la part de ces hommes armés qui ont à leur perdu le contrôle du pouvoir après la démission forcée de leur leader le 10 janvier dernier sous la pression des dirigeants d’Afrique centrale et de la France.