N’DJAMENA, 25 mai (Xinhua) — L’ancien ministre français Jean- Louis Borloo a exhorté les pays africains à financer les projets énergétiques pour réaliser un accès universel à l’énergie sur l’ ensemble du continent africain.

“Les conditions sont réunies pour les fantastiques potentiels énergétiques de l’Afrique, uniques sur la planète, et son fantastique potentiel démographique deviennent un élément du développement et non plus un frein au développement”, a déclaré M. Borloo, qui s’exprimait lundi à N’Djamena, au Tchad, en marge de la 16ème sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).

Pour lui, les projets existent, ainsi que beaucoup de financements internationaux publics et privés.

“Mais il manque ce qui a été fait pour tous les autres continents de la planète, il manque cette petite part de financement publique, gratuite, internationale qui permet de rendre bancable, soutenable, l’ensemble des capacités du continent “, a-t-il indiqué.

Il a invité les pays du continent à apporter le financement qui manque, sous forme de subvention de 50 milliards d’euros sur dix ans, soit 5 milliards d’euros par an, qui permettront de sécuriser un programme de 250 milliards d’euros pour faire passer la couverture énergétique de l’Afrique de 30 à 100% en moins de dix ans.

Réunis en décembre 2014 à N’Djaména, les ministres de l’Energie des pays de la CEEAC avaient adopté des décisions pour réduire le fossé énergétique que connaît la région.

L’Afrique centrale est dotée du plus grand potentiel hydroélectrique du continent avec 650.000 GW/an, soit plus de 57%. Elle dispose aussi d’autres ressources primaires, notamment la biomasse, le solaire, l’éolien, le gaz et le pétrole.

Malgré tout cet énorme potentiel, l’Afrique centrale serait la partie la moins électrifiée de toutes les sous-régions du continent.

Elle affiche des indicateurs suivants: un taux de production annuelle d’environ 4% contre 60% en Afrique australe; un taux de consommation par habitant qui se situe aux alentours de 109 kWh/an contre 740 en Afrique du nord et 1.600 en Afrique australe; un taux d’électrification d’environ 13% contre 90% en Afrique du nord; et une qualité des services caractérisée par des délestages intempestifs.