GENEVE, 23 avril (Xinhua) — A deux jours de la Journée mondiale contre le paludisme, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé jeudi un appel à la communauté sanitaire mondiale pour qu’elle s’attaque d’urgence aux importantes lacunes qui subsistent dans la prévention, le diagnostic et le traitement de cette maladie.

“Bien que le nombre de cas et les décès dus au paludisme aient diminué de façon spectaculaire depuis l’an 2000, plus d’un demi-million de vies sont encore perdues chaque année à la suite de cette maladie évitable”, a déclaré l’OMS dans un communiqué de presse, ajoutant que trois quarts au moins des décès dus au paludisme concernent des enfants de moins de cinq ans.

Or, a indiqué l’agence onusienne, en 2013, seulement un sur cinq enfants africains souffrant de paludisme ont reçu un traitement efficace contre cette maladie, 15 millions de femmes enceintes n’ont pas reçu une seule dose des traitements préventifs recommandés et environ 278 millions de personnes en Afrique vivaient encore dans des logements sans aucune moustiquaire imprégnée d’insecticide.

“À l’occasion de la célébration, ce 25 avril, de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, nous devons reconnaître la nécessité urgente de développer les mesures de prévention ainsi que les tests de diagnostic de qualité garantie et les traitements pour réduire les souffrances humaines causées par le paludisme”, a déclaré le Sous-Directeur général de l’OMS pour le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et les maladies tropicales négligées, Dr. Hiroki Nakatani.

Pour pallier aux lacunes dans le traitement préventif, l’OMS recommande que tous les cas suspects de paludisme fassent l’objet de tests de diagnostic, de façon à ce que les médicaments antipaludiques soient utilisés uniquement pour les personnes effectivement atteintes et que, si le test est négatif, les autres causes de la fièvre puissent être recherchées.

L’OMS recommande aussi que les groupes les plus vulnérables dans les zones d’endémie palustre d’Afrique subsaharienne – les femmes enceintes, les enfants de moins de cinq ans et les nourrissons – reçoivent un traitement préventif pour réduire le risque d’infection par le paludisme.

L’OMS a par ailleurs mis sur pied une nouvelle stratégie mondiale de lutte contre le paludisme pour la période 2016-2030, qui sera examinée par l’Assemblée mondiale de la Santé en mai 2015. Élaborée en consultation étroite avec les pays d’endémie et les partenaires, cette nouvelle stratégie fixe comme objectif de réduire la charge de la maladie de 40% d’ici 2020 et d’au moins 90% d’ici 2030. Elle vise aussi à éliminer le paludisme dans au moins 35 nouveaux pays d’ici 2030.

La Journée mondiale de lutte contre le paludisme a été instituée par les Etats Membres de l’OMS lors de l’Assemblée mondiale de la Santé de 2007 et est célébrée chaque année le 25 avril. Elle est l’occasion de souligner la nécessité de poursuivre les investissements et de maintenir l’engagement politique en faveur de la lutte antipaludique et de l’élimination de cette maladie. Le thème de la campagne 2013-2015 est “Investir dans l’avenir – vaincre le paludisme”.