Le directeur général du budget du ministère des Finances Dr Naimbayel Djekonde a fait ce matin du 11 janvier 2018, une communication pour informer l’opinion nationale et internationale de l’évolution inquiétante selon lui de la masse salariale face à l’ampleur de la crise économique que traverse le pays.

“La situation actuelle des finances publiques du Tchad est marquée par une chute continue de recettes de l’État et une aggravation constante des dépenses publiques de plus en plus insoutenables”, dit-il.

Le DG du budget a présenté les ressources de l’État depuis l’ère pétrolière en 2004. Les recettes de l’État ont évolué en dent de scie. Elles sont passées de 200miliards de FCFA en 2004 à 585 milliards de FCFA en 2016 avec un pic de 1321 milliards en 2011. À partir de 2012, il a été observé une diminution continue des ressources de l’État de l’ordre de 54%. Cette baisse selon le DG du ministère des Finances et du Budget est consécutive aux deux chocs exogènes.

“Les recettes fiscales sont en baisse continue, elles sont passées de 1 001,766 milliards de FCFA en 2013 à 323,950 milliards de FCFA en 2007. Soit une diminution de 68%,” précise le DG du ministère des Finances et du Budget.

Il indique par ailleurs que depuis 2014, le déficit budgétaire a été financé par les appuis des partenaires techniques et financiers et les recettes exceptionnelles.

Les dépenses personnelles de 2004 à 2016 ont connu un accroissement inquiétant en comparaison aux recettes traditionnelles de l’État explique-t-il. Arrêtées en 2004 au budget de l’État à 80,6 milliards, les dépenses de personnel ont connu, après treize ans, une hausse exceptionnelle à 135 milliards en 2017, soit une augmentation de 365%.

De 2004 à 2017, l’effectif des agents à la fonction publique est passé de 40 milles à 149 428 soit une augmentation de 273,6%. En d’autres termes 109 428 nouveaux agents ont été recrutés conformément aux différentes lois des finances.

La masse salariale constitue 39% des dépenses totales, ce qui limite la marge de manœuvre de l’État pour financer les dépenses d’investissement, les dépenses de fonctionnement et des dépenses de transfert pour la prise en charge des hôpitaux, de l’éducation des enfants, etc.

Le DG du budget, de conclure en ces termes “c’est pourquoi il est urgent de proposer des mesures pour faire baisser le niveau très élevé de la masse salariale en vue de consacrer plus de ressources pour financer le développement économique de notre pays”