L’appel à la journée « ville morte » lancé par des regroupements des partis politiques de l’opposition démocratique ce lundi 12 mars 2018, sur l’ensemble du territoire national n’a pas eu d’échos favorables. Selon le constat, des marchés ouverts, des transporteurs vaquant normalement à leurs occupations, la vie a tourné à N’Djaména comme d’habitude.

Dans les différents marchés et coins stratégiques de la capitale, les activités tournent à un rythme habituel. Quelques commerçants interrogés ne sont même pas informés de l’appel à la ville morte de l’opposition. Beaucoup de ces opérateurs économiques disent ne pas vouloir se mêler aux problèmes politiques.

« Pour une journée fermée, un commerçant peut perdre beaucoup d’argent. Une journée perdue ne peut pas être récupérée. Donc nous pensons que les commerçants doivent être à l’écart des jeux des politiciens. Nous avons eu des problèmes de taxes, nous avons protesté, personne de ces politiciens n’est venu nous soutenir. Quand ils sont coincés, ils veulent nous emballer dans leur histoire », justifie Abakar Malloum, un commerçant au marché à Mil. « Je préfère ouvrir ma boutique et faire quelques bénéfices que de fermer pour suivre un appel de l’opposition, je ne sais pour quelle raison. S’ils arrivent au pouvoir un jour vous pensez qu’ils vont venir m’aider parce que j’ai fermé ma boutique à leur demande », s’interroge Abkhress Issa, un autre opérateur économique, au marché de Dembé.

Sur les grandes artères commerciales de la capitale également, les activités se déroulent comme d’habitude. Les étals des échantillons des marchandises sont exposés comme à l’accoutumé. Rien ne montre des signes de grognes dans le secteur commercial. L’administration publique est paralysée depuis plus de six (6) semaines par une grève sèche et illimitée pour protester contre les abattements des salaires et la coupe des indemnités. Donc, il est difficile de dire que si cette journée a impacté les activités administratives. Mais, dans les directions de certains ministères telles que le Trésor public, les impôts, la douane, les domaines, et autres, l’on constate que tout tourne comme à l’ordinaire. Dans le centre-ville, les banques et autres sociétés travaillent normalement. Par endroit il y a même des embouteillages, comme cela est le cas, chaque lundi à N’Djaména.

En effet, des regroupements des partis politiques de l’opposition et partis non regroupés, FONAC, CAD, CODAC, CPDC, CCPOD-Espoir et partis non regroupés PAP/JS, FPLS, Tchad-Avenir, FAR/PF et CAP-SUR, ont appelé le 3 mars dernier la population tchadienne à observer une journée ville morte. Ceci pour dire non selon eux, à la diminution des salaires, aux suppressions des indemnités et des bourses des étudiants, à la hausse exagérée des taxes et des impôts, à l’augmentation du prix des produits essentiels, à l’absence de soins dans les centres hospitaliers etc.