Au Tchad, la crise socioéconomique qui a comme corolaire la grève lancée par la centrale syndicale depuis quelques semaines n’est pas sans conséquences sur le quotidien des jeunes notamment des élèves. Ces derniers sont à la maison depuis la fin du mois de janvier.

En effet, dès la perception de leurs salaires du mois dernier, les enseignants ont rangé leurs blouses et déposé les craies. Le secteur de l’éducation tchadien se trouve en mode « pause ». Des écoles aux universités en passant par les collèges et lycées, le constat est le même. Ces structures où, les enfants et jeunes devraient acquérir des connaissances et savoirs nécessaires pour se construire et construire le pays, sont désertes.

Inquiétude des parents

Des enfants qui s’amusent à la maison à 9h alors qu’habituellement ils devraient être à l’école, leurs ainés qui sont assis devant le portail de la maison avec des amis. Face à cette scène, bien de parents sont impuissants. Bien qu’inquiets, certains parents disent comprendre les enseignants. « Mes enfants passent des journées à la maison, à ne rien faire. S’ils étaient en classe Dieu sait combien de chapitres ils auraient déjà abordés. Mais je comprends la colère des enseignants et je partage même cette colère étant moi-même fonctionnaire » déclare Madjilem, père de famille habitant le quartier Moursal. Cependant certains ne désespèrent pas de voir la situation se décanter bientôt et de voir leurs progénitures reprendre le chemin de l’école c’est le cas de Madeleine qui dit : « c’est inquiétant parce que je sais pas comment les enfants rattraperont leur retard s’ils ne reprennent pas dans les brefs délais. J’espère que ça serait le cas en mars comme j’entends ».

Une solution contre l’oisiveté

Les premières victimes de cette grève cherchent et parfois trouvent des occupations. Contrairement à certains de leurs camarades qui se tournent les pouces ou qui révisent les cahiers de leurs aînés, ils ont choisi de faire une activité pour combattre l’oisiveté et pour aider leur parent. « On ne sait pas quand cette grève va prendre fin, puisque depuis son déclenchement il n’y a pas quelque chose de rassurant. Et moi je ne peux continuer à rester sans rien faire, c’est la raison pour laquelle je suis venu ici pour fabriquer les briques et les vendre. Cela me permettra au moins de couvrir certains de mes besoins et d’appuyer financièrement mes parents en cette période de crise », se confie  Amos, élève en classe de terminale A4 au lycée de Walia. D’autres encore comme Alphonsine, élève en classe de CM2 à l’école communale d’Abena, arpentent les rues de la capitale avec des marchandises sur les têtes et en mains.