Le Tchad vient de célébrer son 25ème anniversaire de la journée de la liberté et de la démocratie ce 1er décembre. Notre rédaction s’est approchée de certains leaders politiques et de la société civile pour faire le bilan de la situation démocratique après un quart de siècle avec le Mouvement Patriotique du Salut.

Tchadinfos : Me Jean Bernard PADARE, vous êtes Porte-parole du Mouvement Patriotique du Salut. Quel bilan faites-vous de la situation démocratique au Tchad après 25 ans ?

Me Jean Bernard PADARE : Il faut reconnaitre que depuis le 1er décembre 1990, un pas de géant a été accompli. Il y a eu la Conférence Nationale Souveraine qui a été organisé à la suite de la prise du pouvoir par le Mouvement Patriotique du Salut. Il y a eu la libéralisation des médias, des partis politiques. Et, il y a eu surtout les premières élections libres et transparentes en 1996. Au point libertés publiques, tout ce qui est liberté de pensée, d’opinion a été accentué. La liberté pour moi c’est le gain le plus important, le plus vital pour la démocratie.

Sur le plan des réalisations, il y a un bon qualitatif et quantitatif qui a été réalisé. Vous pouvez voir au niveau des infrastructures routières, scolaires, hospitalières… vous pouvez également constater que le niveau de vie du citoyen tchadien s’est amélioré. Aujourd’hui, on peut quitter N’Djamena pour arriver à Moundou dans un temps record.

Tchadinfos : Pouvez-vous dire aujourd’hui avec conviction que le Tchad est un pays démocratique ?

Me Jean Bernard PADARE : Si vous comparez le Tchad aux pays voisins, je dirai que le Tchad a la mention bien en termes de démocratie. Ça serait prétentieux de dire qu’on est au niveau des pays occidentaux tels que la France ou les Etats-Unis. Mais figurez-vous, ces pays ont mis combien d’années pour arriver là où ils sont ? Nous en un temps record, en 25 ans seulement, nous sommes arrivés à faire 70% de ce qu’ils font aujourd’hui. Oui je dis avec conviction que le Tchad est un pays démocratique. Le Tchad est une démocratie, une démocratie pluraliste. Aujourd’hui, on ne peut vous enfermer pour votre opinion. Les partis politiques s’expriment comme ils entendent. Les opposants peuvent aller du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest battre campagne sans aucune inquiétude.

Tchadinfos : il y a quelques années, aux dernières élections présidentielles et législatives, les opposants politiques ont dénoncé des fraudes électorales. Que dites-vous de ces genres de pratiques qui sont anti-démocratiques ?

Me Jean Bernard PADARE : Ils ont dénoncé la fraude électorale sans en rapporter la preuve. C’est d’ailleurs par rapport à ces dénonciations et critiques infondées que le président fondateur avait convoqué toute la classe politique pour dire que les prochaines élections se feront à base du recensement biométrique. Il a mis en place le Cadre National de Dialogue Politique dont il est garant. Donc je ne sais plus sur quoi les gens se fonderont pour critiquer en cas de succès du MPS aux consultations électorales prochaines. Puisque, là, les choses se font de la manière la plus transparente. La CENI est composée à part égale de l’opposition et de la majorité avec une troisième composante qui est la société civile. Nous avons décidé de jouer le jeu de la transparence et c’est ce qui est en train d’être fait.