Ces dernières années, les jeunes Tchadiens s’ouvrent à des belles initiatives. Celles de l’esprit de créativité à l’auto-emploi. Et, cela vient comme une réponse à la précarité de l’emploi au Tchad auquel beaucoup de jeunes se confrontent. Malheureusement, certaines brebis galeuses qui se lancent dans cette pratique (gardiennage des engins en lieux publics) se démarquent par leur attitude peu enviable. Un tour dans la capitale suffit de se rendre à l’évidence.

Il est 8 heures et demi. Nous nous rendons au grand marché de la capitale à bord d’une moto. Soudain, un jeune homme nous accueille gentiment à distance en ce terme : « Bonjour !!! Puis-je vous garder votre engin dans mon parking s’il vous plaît ? » Ce genre de service de gardiennage se retrouve dans presque toutes les institutions publiques et les entreprises privées de la place. On peut citer à titre illustratif, le  Ministère des affaires étrangères, le Palais de justice, le gouvernorat de N’Djaména, le grand marché, l’hôpital de ma mère et de l’enfant etc. La prestation de service de l’Association des jeunes diplômés sans emploi se fait contre une somme de 100 FCFA, acceptée de tous. Contrairement au service des jeunes, certains agents de l’État exigent la somme de 200, 300 ou encore 500 Fcfa. Ce tarif ne fait pas l’unanimité des citoyens.

Rencontré devant le parking du gouvernorat, Ndilrabé Arnaud souligne que l’initiative des jeunes en quête d’emploi est louable. « À son niveau, l’État doit encourager ces jeunes à se professionnaliser dans le domaine du gardiennage afin de bénéficier d’une insertion professionnelle. Malheureusement, des policiers, gendarmes, gardes nomades et des agents de sécurité des sociétés privées outrepassent leurs limites de leurs compétences en exigeant aux usagers des tarifs exorbitants dans certains coins. S’il y a une recommandation à faire, c’est de demander à l’État de sanctionner tous ceux qui arnaquent les usagers au nom de la sécurité. Parce que c’est aussi là, le double emploi » fustige-t-il.

Cette forme « d’arnaque » amène le président du Collectif Tchadien contre la Vie Chère (CTVC) M. Dingamnayal Nelly à sortir de ses gongs. Il souligne que le comportement de certains éléments des forces de l’ordre et de sécurité mérite une attention particulière. Selon lui, l’Hôpital de la mère et de l’enfant, qui est une institution sociale de l’État devrait avoir un service gratuit de gardiennage des engins pour les citoyens. Paradoxalement, une pratique anti sociale se développe allègrement. «  Je ne sais pas pourquoi ceux qui gagnent leur salaire veulent encore soustraire de l’argent aux paisibles citoyens qui broient même du noir ? » s’interroge-t-il.

Interrogé, un gendarme en faction devant le gouvernorat a affiché un refus poli, prétextant qu’il n’est pas habilité à répondre aux questions.