Depuis deux semaines, les bars, alimentations auberges et autres lieux de recréation de N’Djamena enregistrent moins de clients qu’auparavant. Le lien avec le mois sacré de ramadan est plus qu’évident.

Sans pour autant mettre en accusation les un et les autres, l’évidence est là. Le ramadan ne profite pas aux propriétaires des débits de boisson et auberges. « Je n’ai vendu que cinq casiers de bière au lendemain du ramadan alors que j’en vendais au moins vingt les jours précédents. Je suis obligé de passer à la réfection de coin pour rouvrir après le mois de ramadan », lâche tristement un détenteur de bar au quartier Ardeb-Djoumal dans le 3ème arrondissement de N’Djamena. Il suffit de faire un tour au quartier Moursal où les débits de boisson font pignon sur rue pour se rendre à l’évidence. Les bars, alimentations et cafés sont presque vides. On trouve rarement trois à quatre tables remplies dans la journée.

« C’est la galère, nos meilleurs clients vont s’abstenir pour au moins un mois », lance sèchement une fille de joie devant une auberge non loin du « Marché Mokolo » de Chagoua. Les auberges sont désertées la plupart du temps, certains gérants s’ennuient, d’autres en profitent pour se reposer. « Nous enregistrons difficilement 10 à 15 clients depuis le début du ramadan. Or avant nous allions même jusqu’à 50 et plus par jour », explique Allahnodji Olivier gérant d’une auberge au quartier Amtoukouïn.

Le ramadan étant un des piliers de l’islam se manifestant par l’abstinence totale du lever au coucher du soleil, il est donc normal que les pratiquants l’observent avec rigueur. Après tout, la recherche du plaisir n’est que charnelle mais le respect des prescriptions divines mènent à la vie éternelle.