La Lutte contre le terrorisme nécessite “une approche globale”, a déclaré Smail Chergui, le Commissaire de l’Union africaine (UA) en charge de la paix et la sécurité, lundi à Kigali.

Le commissaire a qualifié ce fléau de “tragédie qui menace au quotidien des innocents” sur le continent et dans le monde, lors d’une conférence de presse, où il a commenté les décisions prises par les Chefs d’Etat et de gouvernement au 27e sommet de l’UA, notamment concernant la situation au Sud du Soudan, au Burundi, et surtout le terrorisme.

Il a fait allusion aux innombrables victimes de Boko Haram, l’Etat Islamique, des Shebab ainsi que des réseaux qui écument le Sahel (Aqmi, Ançar Dine…) et compromettent la paix et la stabilité au Mali.

De l’avis de Smail Chergui, il faut “une approche complète” pour circonscrire cette menace en Afrique. Ainsi, dit-il, il faut non seulement la force militaire, mais aussi et surtout s’attaquer “aux causes profondes” de l’extrémisme. Ainsi, poursuit-il, il faut chercher à savoir “pourquoi les gens se radicalisent” ?  Leurs droits ont-ils été violés ? Sont-ils opprimés, marginalisés ou exclus par le système de gouvernance… ?

“Il faut avoir la réponse à ces questions pour pouvoir stopper la radicalisation qui est liée à des fragilités comme le chômage, l’exclusion, l’injustice…”, a déclaré Smail Chergui.

Les leaders religieux et les médias doivent être “mis à contribution aussi pour démonter les messages de radicalisation” véhiculés par les réseaux criminels et terroristes, a-t-il souligné.

Abordant le financement des initiatives africaines, Smail Chergui a reconnu que “la lutte contre le terrorisme et les autres formes de criminalités coûte chère”, qui “nécessite plus de solidarité et de coopération entre non seulement les Etats africains, mais aussi entre l’Afrique et la communauté internationale”.

Et en la matière, a-t-il souligné, la Chine offre à l’Afrique “un partenariat majeur”. Le commissaire chargé de la paix et de la Sécurité de l’Union africaine s’est surtout félicité des décisions prises à l’issue du sixième sommet Chine-Afrique qui s’est tenu en décembre dernier en Afrique du Sud.

Ainsi, a-t-il rappelé, la Chine s’est engagée à lutter pour la paix et la sécurité sur le continent en soutenant les efforts des Africains. Beijing a notamment promis 60 millions d’euros d’aide pour soutenir les efforts de paix de l’Union africaine. Il faut souligner que, au cours des dernières années, la Chine a participé à 12 opérations de maintien de la paix en Afrique et y a envoyé quelque 3.000 hommes.

Abordant les initiatives africaines, Smail Chergui a affirmé que Ndjamena (Tchad) va accueillir une rencontre entre les protagonistes de la crise libyenne. Pour lui, la réconciliation est indispensable en Libye pour circonscrire les menaces terroristes en Afrique.

Pour ce qui est du Nord du Mali, l’UA envisage de déploiement d’une force africaine pour appuyer le gouvernement malien et les autres acteurs (Minusma et Force Barkhane de la France) à y ramener la paix.

Pour lui, le mandat et les moyens humains et logistiques de la Minusma ne lui permettent pas créer les conditions de la paix et de la sécurité dans ce pays.