Le sous-secrétaire général des Nations Unies aux opérations de paix, El-Ghassim Wane, a appelé mardi le Conseil de sécurité à saisir l’occasion unique qu’offre la mise sur pied de la Force conjointe du G5 Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad et Mauritanie) pour répondre aux défis de cette région africaine.

A travers une approche régionale, cette force conjointe est en mesure d’apporter une contribution significative à la stabilisation du Sahel, en synergie avec d’autres initiatives, a-t-il affirmé lors d’une réunion du Conseil consacrée à la paix et à la sécurité en Afrique.

Cette séance du Conseil intervenait à la suite de l’adoption, le 21 juin, d’une résolution par laquelle le Conseil disait “se féliciter du déploiement de la Force conjointe sur l’ensemble du territoire des pays qui y participent”. Sur les activités de la force, un rapport écrit est prévu pour octobre, date à laquelle le Conseil a décidé de “réexaminer le déploiement” de la force conjointe.

La réunion s’est tenue dans une période critique pour le Sahel au lendemain d’un attentat perpétré à Ouagadougou, au Burkina Faso, et de deux autres attaques terroristes au Mali contre des contingents de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

M. Wane a fait observer que divers défis restaient à relever : le financement, les capacités et l’équipement de la Force, mais aussi son articulation avec les autres structures militaires déjà présentes, dont MINUSMA, forces armées maliennes, opération française Barkhane.

Face aux inquiétudes exprimées notamment par les représentants du Japon, de l’Italie ou des Etats-Unis à propos de la coordination, le représentant du Mali s’est voulu rassurant. Le déploiement de la Force “ne remettra en question ni l’action des forces nationales des Etats membres, ni, non plus, la présence des forces partenaires”, a-t-il affirmé, présentant celle-ci comme “un cadre de coordination et de complémentarité des efforts conjoints, afin d’en démultiplier l’impact”.

En outre, le représentant malien a présenté comme un défi la “mobilisation du financement intégral” de la Force, estimé à 423 millions d’euros, dont seuls 25% environ sont actuellement promis. De nombreux membres du Conseil ont abordé la question, notamment les trois Etats africains – Egypte, Sénégal et Ethiopie – qui ont tous insisté sur la “responsabilité morale et politique” de la communauté internationale.