L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dévoilé lundi un nouveau vaccin contre le paludisme appelé RTS,S qui sera testé au Kenya, au Ghana et au Malawi l’année prochaine pour évaluer son efficacité et sa sécurité.

S’exprimant lors de la cérémonie de dévoilement à Nairobi, le directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti, a déclaré que le lancement d’un vaccin antipaludique développé après des années de recherches laborieuses a marqué une étape cruciale dans la lutte contre la maladie tropicale.

“La perspective d’un vaccin contre le paludisme est une excellente nouvelle. Les informations recueillies dans le programme pilote nous aideront à prendre des décisions sur l’utilisation plus large de ce vaccin”, a précisé Mme Moeti.

Combiné aux interventions existantes contre le paludisme, un tel vaccin aurait le potentiel de sauver des dizaines de milliers de vies en Afrique, a-t-elle ajouté.

Développé dans le cadre d’un partenariat public-privé, le vaccin RTS,S contre le paludisme a été recommandé par un groupe scientifique désigné par l’OMS pour évaluer son efficacité.

La sélection du Kenya, du Ghana et du Malawi pour participer au programme pilote de vaccination contre le paludisme était basée sur leurs structures bien classées pour lutter contre la maladie ainsi que leurs niveaux élevés de prévalence.

Mme Moeti a noté que le vaccin RTS,S compléterait les interventions existantes comme les médicaments, la pulvérisation à l’intérieur des habitations et les moustiquaires traitées pour vaincre le parasite causant le paludisme qui est transmis par les moustiques.

“Nous avons besoin de nouveaux diagnostics, de médicaments antipaludiques plus efficaces et de nouvelles formulations chimiques pour prévenir la résistance aux insecticides afin de gagner la guerre contre le paludisme en Afrique subsaharienne”, a préconisé Mme Moeti.

Elle a déclaré que l’agence de la santé onusienne a mobilisé des fonds pour soutenir la mise en œuvre de la phase initiale du programme pilote de vaccination contre le paludisme qui couvrira la période 2017-2020.

“Le vaccin sera évalué comme une intervention complémentaire en Afrique qui pourrait être ajoutée à notre stock existant de mesures prouvées en matière de prévention, de diagnostic et de traitement”, a affirmé Mme Moeti.

Elle a fait savoir que la région d’Afrique subsaharienne a empêché environ 6,8 millions de décès liés au paludisme entre 2001 et 2015 grâce à une bonne volonté politique et à un financement solide dans les outils de prévention et de traitement.

Les statistiques de l’OMS montrent qu’en 2015, 13 pays sur 15 représentant 80% du fardeau mondial du paludisme étaient en Afrique.

Le directeur du programme global de l’OMS pour le paludisme, Pedro Alonso, a exhorté les gouvernements africains à intensifier les investissements dans des interventions éprouvées comme l’utilisation des moustiquaires imprégnées, d’insecticide, la pulvérisation à l’intérieur des habitations et les médicaments pour réduire les infections et les décès liés au paludisme.

“Nous avons des mesures de prévention et de traitement très efficaces qui devraient être renforcées pour éliminer le paludisme endémique dans les pays africains”, a déclaré M. Alonso.

Il a noté que le programme pilote initial du vaccin contre le paludisme RTS,S ciblera 700.000 enfants africains.

Le secrétaire au cabinet kenyan pour la santé, Cleopa Mailu, a salué le lancement d’un vaccin contre le paludisme, affirmant qu’il accélérera les progrès vers l’élimination de la maladie.