En plus d’être un pays pauvre et enclavé, le Tchad se retrouve au centre des foyers de tension. Ce qui rend la situation humanitaire très précaire et à haut risque. La visite du Coordonnateur Humanitaire Régional pour le Sahel Toby LANZER a permis de relever quelques chiffres essentiels quant à la situation humanitaire au pays de Toumaï

En 2015, le Tchad accueille plus 750 000 personnes déplacées dont une majorité de réfugiés et de retournés Tchadiens venus de la Centrafrique, de la Lybie, du Nigeria, et du Soudan. Environ 2 400 000 personnes sont en insécurité alimentaire, et 350 000 cas de malnutrition aigüe globale sont attendus d’ici la fin de l’année. Le pays est aussi affecté par des urgences sanitaires telles que la forte prévalence du paludisme, le risque d’épidémie de choléra ou de rougeole, et un taux de mortalité parmi les plus élevés au monde. En 2014, les catastrophes naturelles comme la sécheresse et les inondations avaient touché plus de 1 000 000 de personnes. 

Le contexte sécuritaire dans la région du Lac Tchad a forcé plus de 41 000 personnes à fuir les îles pour s’installer dans des zones plus sécurisées à l’intérieur des terres au courant juillet dernier. Le défi sécuritaire reste prédominant dans cette zone du pays. En plus des nouveaux déplacés repartis sur une vingtaine de sites spontanés et dans des familles d’accueil dans la région du Lac Tchad, la communauté humanitaire doit poursuivre l’assistance pour 34 000 personnes arrivées au cours des dernières semaines du mois d’août. L’appel à fonds pour la réponse humanitaire au Tchad en 2015 est le plus élevé des 09 pays du Sahel. A ce jour, seulement 34% des 572 millions de dollars américains requis ont été reçus.