Les difficultés qu’éprouve la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) pour financer ses projets d’intégration et son fonctionnement ont amené les États membres à adopter un nouveau mécanisme de financement. Ce mécanisme est basé sur la Contribution communautaire d’intégration (CCI).

En effet, les experts de la (CEEAC) ont évalué et valider le rapport provisoire de l’étude d’évaluation du mécanisme de financement autonome les 13 et 14 février 2018 à N’Djaména. Le rapport sera soumis au conseil des ministres de la CEEAC en charge des Finances et du Commerce prévu en mars prochain.

L’objectif de la CCI est de trouver une solution définitive au déficit de ressources financières qui constitue l’un des obstacles majeurs à la réalisation des missions de l’organisation régionale. En 2002 à Malabo, la conférence des chefs d’État et de gouvernement a fixé le taux de la CCI à 0,4 % à prélever sur les importations des produits originaires des pays tiers mis à la consommation.

Il est désormais question que la CCI soit perçue sur les marchandises d’origine tierce, tous régimes douaniers confondus à l’exception de celles placées sous régimes suspensifs. Le taux de recouvrement est en baisse régulière, constatent les experts. Il est de 30 % en 2014 et le stock d’arriérés augmente à raison de 5 milliards de francs CFA par an. En décembre 2016,  il a atteint 34 milliards de francs CFA pour trois ans de contribution. Ce qui a pour conséquence le financement de la CEEAC par les partenaires à hauteur de 60 %.

La rencontre de N’Djamena a permis aux experts d’adopter le rapport provisoire fourni par le consultant. Ils ont évalué les conditions d’application du mécanisme actuel de financement de la CEEAC et les difficultés y afférentes. Dans le rapport, les propositions sont faites pour améliorer le mécanisme. Le représentant du secrétaire général de la CEEAC, Mangaral Banté, a remercié la Banque africaine de développement (BAD) qui a financé le recrutement de l’expert consultant pour ce travail. Il a rappelé que, cette session n’est qu’une première étape.

Le secrétaire général adjoint du ministère des Mines, du Développement industriel, commercial et de la Promotion du secteur privé, Mbaïkombé Guetimbaye Abel a mis l‘accent sur les défis à relever notamment : la construction d’un espace de paix, de sécurité et de stabilité qui apparaissent comme les conditions fondamentales pour un développement économique durable ; la réalisation d’un espace économique viable et diversifié, susceptible d’accroitre la compétitivité et les investissements nationaux et étrangers ; enfin le développement des infrastructures et des services en vue de renforcer l’intégration physique et économique de la CEEAC.

Pour Mbaïkombé Guetimbaye, si la communauté reste fortement dépendante des budgets nationaux, le risque de retomber dans des situations de cessation de paiement demeure entier. « L’aide internationale, très appréciable par ailleurs, doit rester un appoint aux contributions des États membres. Si elle devait être la principale source de financement de la CEEAC, il est à craindre que les États perdent leur souveraineté dans le choix et la mise en œuvre des politiques et stratégies d’intégration », a-t-il mis en garde.