MALABO, 27 juin (Xinhua) — De nombreux pays d’Afrique sub- saharienne purraient atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) sur la réduction du taux de VIH tout en augmentant l’accès aux soins pour les personnes contaminées, a déclaré le directeur exécutif du Programme des Nations Unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA), Michel Sidibé, vendredi.

“L’Afrique passe du désespoir à l’espoir et si le rythme actuel est maintenu, le VIH/Sida pourrait bien devenir une histoire ancienne. Les pays ont atteint de vrais progrès sur le traitement et la réduction des nouvelles contaminations, surtout chez les enfants”, a-t-il déclaré à Xinhua en marge du sommet des chefs d’ Etat de l’UA qui se tient ici en Guinée Equatoriale.

M. Sidibé a informé les dirigeants africains, les décideurs et les défenseurs de la santé des programmes actuels qui renforcent la réponse face à la pandémie du Sida.

Il a déclaré que les présidents, les ministres et les diplomates ont promis de revitaliser la lutte contre le VIH/Sida et d’autres maladies transmissibles.

“La réponse des dirigeants était impressionnante et a réaffirmé leur engagement en faveur de zéro mort ou de contamination du VIH/ Sida. Les leaders ont promis de soutenir les programmes sur la prévention de la transmission de la mère à l’enfant et l’ augmentation de l’accès aux médicaments essentiels”, a souligné M. Sidibé.

Les Objectifs du millénaire pour le développement, établis par les 193 pays de l’ONU, demandent que d’ici 2015, la propagation du VIH/Sida soit enrayée pour commencer à inverser la tendance et que d’ici 2020, tous ceux qui en ont besoin aient l’accès aux traitements contre le VIH/Sida.

L’Afrique sub-saharienne abrite 70 % de la population mondiale vivant avec le VIH/Sida. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que les facteurs cultuels, la pauvreté, l’ignorance et l’ absence d’interventions politiques cohérentes ont alimenté les contaminations dans le passé.

M. Sidibé a ajouté que la volonté politique est crucial pour relancer la lutte contre le Sida, estimant que le VIH/Sida demeure un véritable problème de santé publique en Afrique sub-saharienne.

“A ce stade, l’Afrique est aux prises avec des défis émergents comme les conflits armés, l’insécurité alimentaire et le changement climatique. C’est un fait que les conflits et la violence sexuelle qui leur sont associés ont fait monter le nombre de personnes infectées par le VIH”, a déclaré M. Sidibé.

Il a ajouté que le Conseil de sécurité de l’ONU a reconnu la violence sexuelle et le VIH/sida comme des menaces de sécurité auxquelles font face les pays en développement.

“Il y a un consensus que le VIH/Sida mérite une plus grande attention similaire aux conflits armés et aux viols”, a déclaré M. Sidibé.

Les dirigeants africains se sont engagés à soutenir les mécanismes de financement novateurs pour élargir l’accès au traitement du Sida.

M. Sidibé a noté que les pays africains ont réalisé un exploit monumental en mettant 9 millions de personnes sous traitement antirétroviral.

“Le coût des médicaments a chuté de 15 à 8 dollars en très peu de temps et nous avons mobilisé 19,1 milliards de dollars pour assurer l’accès universel aux médicaments dans les pays les plus touchés”, a déclaré M. Sidibé.

Il a laissé entendre que les dirigeants africains ont adopté des partenariats public-privé pour financer des programmes de VIH/ Sida.

Néanmoins, Il a mis en garde contre la complaisance pour protéger les pays africains de nouvelles infections à VIH.