A l’occasion de la Journée de l’Union africaine (UA) ce 25 mai 2017, le président guinéen Alpha Condé, président en exercice de l’organisation panafricaine, a réclamé mercredi deux sièges pour l’Afrique au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU).

Selon lui, il est également temps de tenir compte de l’importance démographique, politique et économique du continent africain, afin de “reconsidérer le rôle qu’il peut et doit jouer sur la scène internationale”.

Il a pour cela souligné la nécessité d’aborder la question de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, afin de remédier à l'”injustice dont est victime le continent africain”. Cette réforme, dit-il, devra permettre, entre autres, d’accorder au “minimum deux sièges de membres permanents à l’Afrique au sein du Conseil de sécurité”.

Le président en exercice de l’UA a rappelé que cette année la Journée de l’UA est célébrée dans un “contexte difficile où une partie du continent est affectée par une grave sécheresse, qui a fait des milliers de victimes avec de graves effets collatéraux”.

M. Condé a ajouté que l’Afrique reste le continent le plus vulnérable face au changement climatique, alors qu’elle est le continent le moins pollueur au monde. Ainsi, l’Afrique doit faire face aux multiples conséquences environnementales dues au changement climatique, telles que l’assèchement des fleuves, des lacs, des cours d’eau, qui provoquent des catastrophes naturelles aux graves conséquences sur les populations et l’agriculture, a indiqué le chef de l’Etat guinéen.

Le président Condé a exprimé son attachement à l’intégration africaine, affirmant que la mise en place de la zone de libre-échange continentale est une nécessité. “Ensemble, nous devons participer à la réalisation d’une Afrique unie, prospère, intégrée, tant économiquement que politiquement, dans un contexte de paix, de sécurité et guidée par les nobles idéaux du panafricanisme”, a-t-il déclaré, avant de préciser que “l’Union africaine, depuis Kigali, a pris ses responsabilités”.

Ces responsabilités sont relatives à l’autonomisation financière de l’institution panafricaine, avec l’adoption récente de 0,2% du financement des activités de l’UA. “Quand l’Afrique parle d’une seule voix, elle est écoutée”, a insisté M. Condé.

Evoquant les progrès réalisés par l’Afrique, il a affirmé que l’UA a fait de grands progrès dans le cadre de la mise en place d’un environnement susceptible de garantir un meilleur avenir pour l’Afrique. C’est pourquoi, a-t-il précisé, “la prévention des conflits et le règlement pacifique des différends à travers le dialogue et la médiation revêtent une importance cruciale pour la réalisation de l’objectif visant à faire taire les armes en Afrique à l’horizon 2020”.

Par ailleurs, sur le plan économique, le président Condé a rappelé l’adoption de l’Agenda 2063, qui est “à la fois une vision et un plan d’action, pour tous les segments de la société africaine à travailler ensemble pour construire une Afrique prospère et unie, fondée sur des valeurs communes et un destin commun”.

Compte tenu de leur poids démographique et de leur importance dans les activités économiques du continent, le président en exercice de l’UA n’a pas manqué d’insister sur le rôle et la place des jeunes et des femmes dans le développement de l’Afrique.

“L’Afrique est la région la plus jeune du monde et deux Africains sur trois sont âgés de moins de 25 ans”, a rappelé le président Condé. Le président a affirmé qu’il est “désormais impératif d’instaurer un climat à la fois stable et dynamique, fondé sur la bonne gouvernance et l’Etat de droit, favorable à l’investissement”.

En ce qui concerne les nombreux défis auxquels fait face l’UA, M. Condé a indiqué l’importance d’une réforme de l’institution, pour lui permettre de centrer son action sur les domaines prioritaires ayant une portée continentale.

“Notre institution panafricaine, pour être crédible, ne peut plus se reposer sur l’assistance financière des partenaires”, a-t-il affirmé avant de souligner qu’il est “temps, grand temps, de prendre nous-mêmes en charge le financement de nos propres ambitions et de nos propres rêves”.

Créée le 25 mai 1963 à Addis-Abeba, l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) est devenue l’Union africaine (UA) en 2002, avec des nouvelles visions et des objectifs précis pour le développement du continent africain.