Le continent africain a un taux de croissance attractif, une population jeune, une ouverture rapide aux nouvelles technologies et ses ressources naturelles demeurent abondantes. L’Afrique pourrait avoir un très bel avenir. Mais, quels outils pour la croissance ? Quel investissement pour demain ? Quel modèle de développement durable ? Comment faire en sorte que l’Afrique se porte mieux malgré ses propres défis.

L’Afrique reste et surtout, celle au sud du Sahara dans une dépendance excessive face à l’extérieur. De là, les grandes questions auxquelles elle doit répondre dès aujourd’hui sont liées au changement climatique, aux modèles de développement, a la jeunesse et son éducation, à l’immigration et à la stabilité de ses systèmes financiers. A titre d’illustration, le forum scientifique international sur « la problématique du développement en Afrique au 21ème siècle », tenu du 8 au 10 novembre 2017 au Cefod a permis aux participants de réfléchir sur les voies et moyens sur lesquels tabler pour un réel développement du continent.

De façon précise, comme l’a relevé le directeur général du CEFOD, Yves Djofang à l’occasion du colloque cité ci-haut, de nombreuses pistes de croissance se dessinent dans une Afrique cherchant à sortir de la pauvreté : accès à l’énergie renouvelable, au solaire plus précisément, construction des routes avec les matériaux adéquats, investissement dans le secteur de la recherche scientifique, démocratisation de l’accès aux nouvelles technologies. Et surtout, innovation et formation dans le secteur de la santé et l’éducation. Car, « négliger l’éducation et l’enseignement c’est refuser le développement ». Il n’est pas à perdre de vue la promotion de l’entreprenariat avec des mesures incitatives effectives ; des mesures concrètes contre le réchauffement climatique avec des initiatives effectives contre l’avancée du désert. Voilà autant de chantiers qui doivent être considérés comme prioritaires.

Tout de même, les schémas-directeurs les plus savamment montés par des experts pour le développement de l’Afrique échouent faute d’une véritable participation des bénéficiaires que sont les Africains. « Le 21ème siècle va très vite, la technologie se développe à une allure fulgurante, la globalisation nous emporte », estime Dr Paul Christian Kiti, enseignant de Philosophie à l’Université d’Abomey-Calavi au Beni. Néanmoins, il serait difficile de maitriser tous ces courants et toutes ces vagues de la mondialisation si l’on ne tient pas en compte les réalités africaines.

Il est également important que les gouvernements financent la recherche pour permettre à l’espace politique africain d’être véritablement démocratique. Dans le même sens, il apparait la nécessité pour l’Afrique d’accéder aux technologies de l’information et de la communication. Bien évidemment, le continent africain ne pourra se développer sans mettre un accent particulier sur sa jeunesse car, les pays africains ont des populations à plus de 50%. D’où le thème de l’Union 2016, « Tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse

Aussi l’intégration régionale est une « nécessité absolue » car, un pays seul ne peut se développer. Les pays africains ont tout à gagner en s’unissant s’ils veulent gagner la bataille du développement. Et, cela ne sera possible que si les dirigeants africains s’évertuent à résoudre les problèmes des égoïsmes nationaux, de la lourdeur dans la machine de l’Union africaine, de la cohérence et de la cohésion entre l’Union africaine et les communautés économiques régionales. Cela nécessite la conjugaison des efforts de tout le monde et une large communication.